À l'Ouest(ou)

Avec encore plus de mises à jour ! Yeñ yeñ…

Népal, haut en couleurs

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A chaque nouveau pays que je visite j’arrive toujours un peu plus à l’arrache. À la fin de mon séjour en Corée j’ai donc empaqueté mes affaires quelques heures avant le départ de l’avion, j’ai réveillé Thomas d’un coup de pied et je suis parti pour l’aéroport d’Incheon un peu avant l’aube. En matière de voyage par avion, il n’y a pas pire que je partir très tôt le matin (avant l’ouverture des métro) et d’arriver tard le soir (qui oblige souvent à réveiller le réceptioniste de l’hotel). Après un temps interminable à attendre à l’aéroport de Guangzhou en Chine (où j’ai crevé d’ennui en tentant vainement de me connecter sur le réseau Wifi soi-disant gratuit), j’ai pris mon deuxième avion en direction de Katmandou, Népal. Le décalage a été saisissant. Tribhuvan, l’aéroport international de Katmandou à l’air à peu près aussi fiable et permanent qu’une école Diwan… (ho ho ho)

La mauvaise surprise survient lorsque en allant retirer de l’argent pour payer le visa d’entrée, je ne trouve ma carte bancaire dans aucune de mes poches, ni dans mon sac, même au fond, et toujours pas dans les poches, mêmes celle de derrière où je ne mets jamais rien… Heureusement j’avais, avant le début du voyage, prévu cette situation en m’équippant d’une carte bancaire de secours. Celle là même que je me suis faite chourrer à San Francisco. 24 heures sans sommeil n’aide pas… Ne nous affolons pas, j’avais de toute façon un plan B prime, un beau billet de 100 dollars qui trainait dans mes affaires, de quoi sans doute m’acheter un hotel et tout son staff par ici !

Katmandou est une petite capitale qui a beaucoup plus de charme et d’authenticité que je ne m’y attendais. Les rares photos que j’avais vu de la ville m’avaient parrues froides et peu accueuillantes. Parfois ce n’est qu’une histoire de balance des blancs…

Bon c’est vrai que c’est crade et bordelique, mais l’odeur de l’encens sature de toute façon les mucqueuses nasale. Les rues du vieux quartier sont étroites et pleines de monde vacant à leurs affaires. Beaucoup d’ethnies différentes à l’apparence très variée s’y croisent, certains se rapprochent des tibétains (ou le sont), d’autres ressemblent plus à des indiens (ou le sont), rien de mystérieux là dedans. Je ne suis pas encore très balèze pour distinguer les gens de différentes ethnies entre eux, mais j’espère que je m’améliorerai avec le temps. Mon objectif : « Tu viens de Kowloon d’après tes yeux, pas de la baie de Hong-Kong ? *Tching* (sourire freedent) ». Tout est très coloré, les saris des femmes, les chapeaux des hommes qui ressemblent aux chapeaux marocains, les épices et les étoffes de tissus sur le marché, et je n’ai pris aucune drogue. Ca me changes des coréens tous en costard sobre. C’est assez bruyant aussi. Des motos et des petites voitures vous obligent à vous rabattre à plat contre le mur, et vous frôlent en lâchant un coup de klaxon dont l’échos vous est restitué sans perte dans cet enchevètrement dense d’appartements médiévaux.

Le froid chasse la plupart des touristes de Katmandou en cette période de l’année, car aucun établissement (restaurants, bars ou hotels) n’est équippé de chauffage. L’électricité est encore une denrée rare par ici, et pendant une dizaine d’heures par jours la plèbe doit s’en passer. Chaque quartier a des horaires de coupure différentes, afin de répartir équitablement l’électricité dans la ville sans pour autant faire sauter les générateurs. Le soir venu les gens brûlent quelques déchets sur le trottoir et se réunissent autour du foyer improvisé pour s’enquierir des dernières nouvelles du voisinage et profiter d’un peu de chaleur. Depuis le toit de mon hotel, peu après le couché du soleil, la vue de cette capitale obscure de plus d’un million d’habitants produit une sensation de désolation. L’éclairage publique de Plougasnou doit être à peu près 5 fois plus important que celui de Katmandou. J’admire encore un fois le décalage avec Seoul, la ville qui ne dors jamais, et je descend me coucher dans ma petite chambre froide du Yellow Guest House, éclairé par la lueur d’une bougie.

Pour fuir la solitude de mon hôtel je me rends au Namao Buddha à Thamel, une adresse bien planquée conseillée par Antoine. C’est effectivement pas simple à trouver et certains clients s’étonnent de mon arrivé. « C’est seulement ton 3ème jour au Népal et t’as réussi à atterrir dans ce resto ? Ça m’a pris 6 mois pour y arriver, et je suis népalais ». Et ouais, j’ai un bon indic mec. Les quelques personnes assises en tailleur autour des tables basses sont sympas, et m’inviten rapidement à prendre place parmi eux. J’y croise un français qui est sur le point de finir une mission de 4 mois dans les environs, un luxembourgeois polyglote en voyage, une esthonienne qui parle français mieux que moi, et 2 népalais qui proposent à tout le monde leurs services de guides en montagne, comme une majorité des népalais qu’on croise au coeur de la ville. Le « chicken tikka » est délicieux. Un peu plus tard on sort tous ensemble boire un « alcool local » un peu plus loin. En général la combinaison de ces deux mots me fait fuir prestement mais la tentation d’approfondir mon expérience népalaise est également tentante.

L' »alcool local », ou Tongba, n’a pas vraiment d’équivalent en français. C’est une boisson tiède à base de millet fermenté que certains décriraient comme une bière, d’autres le rapprocheraient d’un cidre, pour moi la comparaison est évidente : ça ressemble à une putain de jare des hauts plataux ! C’est contenu dans des petites gourdes fermées en bois ou en aluminium et ça se boît à la paille. Argh, sérieusement ? Vous savez à quel point il est difficile de réingérer un aliment qui vous a rendu… malade, ahem. C’est ce qu’on appel l' »effet Garcia » dans le jargon médical (et non pas l' »effet Rodriguez », qui lui se produit lorsqu’on drague à l’aide d’une guitare et d’une moustache. Excuse mon erreur Owen). Ce soir, Garcia était dans la place, et pour moi c’était l’invité de trop, j’ai dû m’excuser pour un départ précipité. Ce n’était pas un si grand mal, puisque je devais de toute façon me lever à 6 heures le landemain pour prendre mon « Excellent Super Deluxe Bus » pour Pokhara. Pendant les 7 heures du voyage j’ai du garder mes genoux au niveau du menton et une main sur la fenêtre pour la maintenant close (je regrette de ne pas avoir pris de photos). Certains pays d’Asie ont une fierté singulière pour leurs moyens de transports, c’est impressionnant…

(Les coins arrondis c’est peut-être un peu trop plan plan, je sais pas…)

Written by Gweltou

5 février 2012 à 11:11

Publié dans Népal

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12 Réponses

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  1. Tu es de plus en plus inspiré Gweltas… L’air du Tibet semble te convenir à merveille (à moins que ce soit le butun drole) ! Pour ce qui est des économies d’électricité, on ferait bien de s’en inspirer ici en Bretagne. Cela nous éviterait peut-être la nouvelle centrale au gaz qui, dit le Président de Région, est indispensable car nous consommons bien plus que nous produisons…
    Désolée de ne pouvoir aller à ta rencontre avec mammig ! La Jordanie, ça m’aurait bien dit mais je reçois une pianiste coréenne le we prochain. Le concours de piano de Brest est en effet de plus en plus couru…
    Pok et à bientôt !

    soazig guennoc

    5 février 2012 at 17:05

    • Oui c’est trop dommage, ça aurait été marrant de voyager en famille ! Enfin il pourra y avoir d’autres occasions. Effectivement je vous conseille le Népal, surtout pour la marche en montagne en fait.
      Bisous et passe le annyeong haseyo à ta pianiste coréenne (si elle est toujours là).

      alouestou

      14 février 2012 at 09:22

  2. Chouette, des nouvelles!! J’aime bien les coins arrondis ça change, mais c’est vrai que ça s’applique mieux a certaines photos qu’à d’autre, faut varier… Très belles photos en tout cas, et merci de nous faire encore voyager! Bises

    Louizz

    6 février 2012 at 00:26

  3. Salut gweltas c’est benoit le copain d’elena. j’espère que tu feras une expos photos a ton retour. Elles sont magnifiques. good trip again

    garnier

    6 février 2012 at 12:37

    • Salut Benoit ! Pour l’expo photos je ne sais pas trop, on va commencer par une soirée diapo et après on verra. En tout cas merci ! Portez-vous bien !

      alouestou

      14 février 2012 at 09:04

      • Non non il a raison tes photos sont vraiment belles! Mais je verrai plutôt un livre. Tu mets ton blog sur papier, style carnet, recit de voyage avec quelques croquis en plus, quelques cartes, un titre un peu « philosophique » et ensuite tu trouve un éditeur, on te publie, tu gagne assez d’argent pour refaire un road trip!! 😉

        Continue à nous faire voyager et n’abuse pas trop des alcools locaux! Dakachump l’ami

        Mỹ Huệ

        22 février 2012 at 20:07

  4. Pinot de charente ? Petigola ?
    Les coins arrondis c’est un peu dépassé mais bon… why not. Ouais c’est plan plan en fait.
    Sinon j’ai vu 3 fautes : plataux, landemain et maintenant…
    C’est parce que tu dois plus te lâcher. C’est bien.

    anna

    11 février 2012 at 16:08

  5. Effectivement les coins arrondis ça marche pas tout le temps, mais ça se prête bien aux portraits…
    Par contre j’ai trouvé plus que 3 fautes ! A quand un moyennou avec correcteur d’orthographe…?
    En tout cas, avec cet article je suis repartie en Chine, je revois Kangding et sa rivière jonchée de détritus…
    Bises, à bientôt !

    Gaëlle

    12 février 2012 at 12:38

    • Figures-toi que j’y travaille (moyennou/journalou) ! Surtout depuis que j’ai supprimé par mégarde le correcteur automatique de mon linux, j’ai l’impression de travailler sans filet de secours… Bon, j’essayerai de corriger tout ça. Je crois que je ne vais pas insister sur les coins arrondis non plus, c’était simplement un essai. Ce blog est très prototypique…
      Comment se passent les études ? Et la coloc ?

      alouestou

      14 février 2012 at 09:15

  6. Bonjour Gweltas, juste pour te dire qu’ à l’atelier, nous sommes pas mal à ne louper aucune de tes péripéties.
    Tes photos sont vraiment dépaysantes et tu racontes bien les humeurs des lieux et des gens.
    Profite bien et merci de nous régaler. Il ne manque que l’odeur.

    Christophe

    26 février 2012 at 18:18

    • Et moi je pense aussi régulièrement à vous, monsieur Christophe ! J’ai franchement hâte de repasser par Paris pour dire bonjour à tout le monde. J’essaye de finaliser un deuxième article sur le Népal mais pfffff, qu’est ce que c’est chiant. A très bientôt !

      alouestou

      27 février 2012 at 21:12

      • Chiant ? on a plutôt l’impression que tu prends plaisir à raconter tes impressions ! Donc nous attendons avec impatience ta prose sur le Népal. J’ai lu beaucoup de récits sur ce pays par Alexandra David-Neel qui m’ont fait rêver… neuze, ken bremaïk !

        soazig guennoc

        28 février 2012 at 08:17


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